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Le 10 octobre, lors de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement a confirmé son intention de repousser la revalorisation des retraites de six mois. Alors que cette mesure s’appliquera à l’ensemble des retraités, son impact sera nettement plus lourd pour les fonctionnaires. En cause : la structure spécifique de leur pension. Contrairement aux anciens salariés du secteur privé, dont la retraite complémentaire occupe une part significative de la pension totale, les ex-fonctionnaires dépendent presque entièrement de leur retraite de base. Voici les conséquences du report de la revalorisation des retraites pour les fonctionnaires.
Mesure unique, mais des impacts variables
La différence entre les retraites des fonctionnaires et celles des salariés du privé réside dans la composition des pensions.
Pour les salariés, la retraite de base ne représente qu’une fraction, pouvant aller de 33 % à 66 % de la pension totale.
Cela signifie que plus les revenus du salarié étaient élevés, plus la part de sa retraite complémentaire est importante donc lorsque la revalorisation de la retraite de base est reportée, les anciens salariés voient seulement une partie de leur pension affectée.
À l’inverse, la retraite des fonctionnaires est majoritairement composée de la retraite de base, la part complémentaire ne dépassant généralement pas 5 %.
Le report de cette revalorisation touche presque toute leur pension, contrairement aux salariés du privé, où seule une partie est concernée ce qui conduit à une perte pour les retraités jusqu’en juillet 2025.
Prenons l’exemple d’un retraité percevant 1 400 euros par mois : un ancien salarié verrait sa pension augmenter de 17,64 euros par mois avec la revalorisation de 1,8 %. Le report de six mois représente pour lui un manque à gagner de 105,84 euros.
En revanche, pour un fonctionnaire au même niveau de pension, l’augmentation différée serait de 24,70 euros, entraînant une perte de 148,20 euros.
Un fossé qui se creuse entre fonctionnaires et anciens salariés
Avec l’augmentation du montant des pensions, les écarts se creusent davantage car pour un retraité fonctionnaire percevant 2 300 euros, le report de la revalorisation entraînera une perte de 240 euros, contre 124,20 euros pour un ancien salarié à revenu équivalent.
Cet écart s’explique par la différence fondamentale entre les deux régimes : tandis que la retraite de base des salariés est plafonnée, celle des fonctionnaires ne l’est pas, ce qui fait que leur pension entière subit les effets du report.
Le tableau suivant illustre les écarts entre les pensions des retraités fonctionnaires et salariés pour trois niveaux de revenus :
| Revenus mensuels (en euros) | Perte pour un ancien salarié (en euros) | Perte pour un ancien fonctionnaire (en euros) |
|---|---|---|
| 1 400 | 105,84 | 148,20 |
| 2 300 | 124,20 | 240,00 |
| 2 800 | 151,00 | 300,00 |
Les contractuels également touchés
Les contractuels de la fonction publique, bien qu’ayant une retraite complémentaire via Ircantec, ne sont pas épargnés par cette mesure.
L’Ircantec suit les mêmes règles de revalorisation que la retraite de base du régime général.
Le report de six mois impacte aussi bien la retraite de base que la retraite complémentaire des contractuels, qui, en conséquence, connaîtront un manque à gagner comparable à celui des fonctionnaires titulaires.
Un impact financier important
Le report de la revalorisation des pensions au 1er juillet 2025 entraînera donc des pertes financières significatives pour les fonctionnaires, en particulier ceux ayant des pensions élevées.
Voici les principaux points à retenir sur cette mesure :
- La retraite de base constitue l’essentiel de la pension des fonctionnaires, rendant ces derniers plus vulnérables aux reports
- Leur retraite complémentaire est négligeable comparée à celle des salariés du privé
- Les pertes financières pour les fonctionnaires sont d’autant plus importantes que leur pension est élevée
Les écarts entre les fonctionnaires et les salariés peuvent atteindre près du double pour les pensions les plus élevées, soulignant la disparité créée par cette mesure de report.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.