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Près de 4 nouveaux retraités sur 10 subissent depuis 2019 une minoration de 10 % sur leur pension complémentaire Agirc-Arrco. Cette décote, encore mal connue, représente une perte d’environ 80 euros par mois pendant trois ans. Elle peut pourtant être évitée, à condition de comprendre comment elle fonctionne. Voyons tout cela plus en détail.
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Une retenue automatique sur la pension complémentaire
Beaucoup de retraités découvrent au moment de leur premier versement que le montant prévu a été amputé. Le coefficient de solidarité, instauré en 2019 à la suite de la fusion Agirc-Arrco, réduit de 10 % la pension complémentaire pendant 36 mois, sans compensation future.
Cette mesure concerne toutes les personnes nées à partir de 1957 ayant liquidé leur retraite complémentaire entre janvier 2019 et novembre 2026, dès l’obtention du taux plein à la CNAV. En moyenne, la perte s’élève à 80 à 85 euros par mois, soit plus de 3 000 euros sur trois ans.
La retenue, inscrite noir sur blanc sur le relevé de paiement, est souvent mal anticipée. De nombreux assurés s’appuient sur les simulateurs de base ou les bilans de carrière sans tenir compte de ce malus spécifique au régime complémentaire.
Décaler sa demande pour éviter la décote
La règle du dispositif est claire : liquider sa retraite complémentaire dès le taux plein entraîne automatiquement une décote temporaire. Pour éviter cette baisse, il suffit de décaler sa demande d’un an. Cela permet de percevoir la pension sans abattement, pendant trois années consécutives.
Voici un exemple chiffré :
| Âge de départ | Pension mensuelle prévue | Décote appliquée | Perte sur 3 ans |
|---|---|---|---|
| 62 ans | 850 € | -85 € | 3 060 € |
| 63 ans | 850 € | 0 € | 0 € |
Ce choix nécessite évidemment de prolonger son activité ou de puiser dans d’autres ressources durant un an. Il est donc recommandé de comparer le gain à long terme avec le coût d’un départ différé.
Le simulateur disponible sur agirc-arrco.fr permet de tester facilement différents scénarios et de visualiser l’impact de ce décalage.
Un report d’un an permet d’échapper à une perte qui représente, pour de nombreux foyers, la somme qu’il manque aux retraités chaque mois pour vivre décemment.
Certains retraités peuvent y échapper sans report
Dans certains cas, la décote ne s’applique pas, même sans report. Il faut pour cela remplir une condition d’exonération.
Sont concernés :
- Les bénéficiaires de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées) ;
- Les personnes en situation d’invalidité au moment du départ ;
- Les retraités exonérés de CSG (en fonction de leurs revenus).
L’exonération n’est jamais automatique. Il revient à l’assuré de transmettre les justificatifs à sa caisse de retraite complémentaire avant la liquidation. En cas d’oubli, la décote est appliquée par défaut, même si la situation de l’assuré donne droit à une dispense.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.