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En France, la solitude des aînés progresse d’année en année et soulève une question sensible : quel revenu mensuel permet réellement de vieillir sereinement lorsque l’on habite seul ? Face à l’inflation, aux disparités de pensions et à l’évolution des modes de vie, les dernières études statistiques et économiques livrent des repères chiffrés qui éclairent ce débat. Voici combien vous devez toucher pour ne manquer de rien lors de votre retraite.
Un quotidien marqué par l’isolement croissant des seniors
L’Insee relève une transformation profonde des conditions de vie à la retraite. En 2021, près d’un retraité de 65 ans ou plus sur trois résidait seul, une proportion qui grimpe à 45 % chez les plus de 85 ans, contre 39 % en 1990. Ce changement reflète l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, permettant à de nombreuses personnes âgées de retarder l’entrée en établissement spécialisé.
Le recul de la vie en EHPAD avant 85 ans confirme cette tendance : 15,7 % des seniors y vivaient en 1990, contre 10,4 % trois décennies plus tard. L’autonomie prolongée offre une indépendance appréciée, mais elle s’accompagne d’une fragilité budgétaire plus marquée lorsque le foyer ne compte qu’une seule pension.
Des pensions moyennes qui masquent de fortes disparités
Selon le ministère des Affaires sociales, la pension moyenne atteignait 1 531 euros par mois en 2021. Mais ce montant global occulte d’importantes inégalités. Une part significative de retraités vit avec moins de 917 euros mensuels, une situation qualifiée de petite retraite.
Sans aides sociales telles que l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) ou les aides au logement, nombre de ces ménages se situeraient sous le seuil de pauvreté fixé à 1 102 euros mensuels.
Ces écarts trouvent leur origine dans des parcours professionnels contrastés. Plusieurs facteurs expliquent ces différences :
- Des carrières courtes ou interrompues pour élever des enfants
- Des emplois précaires ou exercés à temps partiel
- Des salaires modestes tout au long de la vie active
Les femmes apparaissent les plus exposées à ces écarts, en raison de carrières hachées, de temps partiels ou d’interruptions liées à la maternité. L’absence de seconde pension dans les foyers unipersonnels accentue cette précarité. Dans ce contexte, l’inflation alourdit chaque dépense : énergie, alimentation, soins, logement.
Le gouvernement a annoncé une revalorisation des pensions début 2025. Le principe retenu consiste à appliquer une hausse équivalente à la moitié du taux d’inflation, suivie d’un correctif en milieu d’année pour les pensions les plus modestes.
Une mesure qui allège légèrement la pression financière mais qui ne suffit pas à définir un revenu de référence adapté à la vie en solitaire.
Le revenu jugé nécessaire pour une vie digne selon l’IRES
En 2022, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) a tenté d’établir un seuil financier permettant de couvrir à la fois les besoins vitaux et la participation à la vie sociale.
Son calcul retient 1 634 euros mensuels comme revenu adéquat pour un retraité seul. Cette estimation suppose toutefois que l’intéressé soit propriétaire de son logement. Pour un locataire, la somme requise est nécessairement plus élevée.
Afin de mesurer l’écart entre ces repères et la réalité vécue, voici une synthèse chiffrée des différentes situations :
| Situation | Pension ou seuil mensuel (en euros) | Source |
|---|---|---|
| Pension moyenne (2021) | 1 531 | Ministère des Affaires sociales |
| Petite retraite (seuil) | < 917 | Ministère des Affaires sociales |
| Seuil de pauvreté | 1 102 | Insee |
| Revenu jugé suffisant pour une personne seule | 1 634 | IRES, 2022 |
| Montant idéal perçu par les Français pour vivre confortablement | ≈ 2 600 | Sondages divers |
Cet écart met en évidence la somme qu’il manque aux retraités chaque mois pour vivre décemment, en particulier pour ceux qui doivent supporter des loyers ou des charges de logement croissantes.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.