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Mettre son logement en location sur Airbnb peut sembler anodin, surtout lorsqu’il s’agit de quelques jours dans l’année. Pour certains allocataires, c’est même devenu un moyen de faire face à des dépenses imprévues ou de compléter un budget serré. Mais cette pratique n’est pas sans incidence lorsqu’on perçoit des aides sociales comme l’APL ou le RSA. Les revenus issus de la location saisonnière sont encadrés, surveillés, et doivent impérativement être déclarés. Un oubli, une omission ou une déclaration tardive peut conduire à la réduction, voire à la suppression des prestations versées par la CAF. Nous nous penchons sur ce sujet pour savoir s’il est possible de perdre le RSA ou les APL avec une location Airbnb.
Location meublée et prestations sociales : des ressources à déclarer
Si vous avez droit aux APL en 2025, son versement repose sur les ressources nettes du foyer perçues au cours des douze derniers mois glissants.
Les revenus issus d’une location sur Airbnb, même exceptionnels, sont intégrés dans le calcul de cette aide.
Lorsque les montants perçus franchissent un certain seuil, la CAF ajuste le montant de l’aide, voire suspend son versement.
Les recettes locatives doivent être déclarées sous forme nette, c’est-à-dire après déduction des charges liées à l’activité (frais de ménage, entretien, copropriété, etc.).
Cette précision permet de limiter l’impact sur l’APL, sans pour autant soustraire indûment des ressources au calcul.
Le RSA obéit à une logique similaire, mais avec une rigueur accrue : toute activité génératrice de revenus, y compris la location meublée, y est considérée comme professionnelle.
Le dépassement des plafonds de ressources entraîne la suspension du RSA et la récupération des sommes versées à tort.
Le bénéficiaire peut également faire l’objet d’un signalement pour fraude si les revenus n’ont pas été déclarés dans les délais.
Choix du régime fiscal : simplifié ou réel selon les revenus
L’administration fiscale distingue deux cadres pour la déclaration des revenus issus de la location meublée de courte durée : le régime Micro-BIC et le régime réel. Le choix dépend du montant des recettes annuelles brutes.
Le régime Micro-BIC s’applique lorsque les recettes annuelles ne dépassent pas 77 700 euros. Il donne droit à un abattement forfaitaire de 50 %, sans nécessité de justifier les charges.
Le contribuable doit tout de même inscrire cette activité dans sa déclaration annuelle de revenus, dans la catégorie des locations meublées non professionnelles. Au-delà de ce plafond, le régime réel devient obligatoire.
Il permet de déduire les charges réelles supportées par le loueur : intérêts d’emprunt, frais de gestion, travaux, amortissements, etc.
Le tableau ci-dessous détaille les deux options disponibles :
Montant des recettes annuelles | Régime fiscal applicable | Taux d’abattement ou déduction | Documents et obligations | Particularités |
---|---|---|---|---|
≤ 77 700 € | Micro-BIC | Abattement forfaitaire de 50 % | Déclaration simplifiée dans les revenus non professionnels | Pas de justificatifs de charges requis |
> 77 700 € | Régime réel | Déduction des charges réelles | Tenue d’une comptabilité + déclaration complète | Possibilité d’optimisation fiscale si charges élevées |
En l’absence de déclaration fiscale, le contribuable s’expose à un redressement, à des amendes et à la récupération des prestations sociales perçues.
Cadre légal : bail, statut d’occupation et logement social
La question du statut d’occupation du logement est centrale. Si le loueur est propriétaire, la législation le contraint à respecter les règles locales sur la location meublée touristique, notamment en zone tendue.
Dans les grandes villes, des démarches en mairie peuvent être requises, comme une demande d’enregistrement.
Pour les locataires du parc privé, la sous-location est interdite sans autorisation écrite du bailleur. Cette condition est impérative, même pour une location de quelques jours. En cas de manquement, le propriétaire peut entamer une procédure de résiliation du bail.
Quant aux occupants de logements sociaux, la réglementation est stricte : la sous-location est proscrite, sauf exception rarissime accordée par le bailleur social.
Proposer un HLM sur Airbnb constitue une infraction passible d’une procédure d’expulsion, en plus de l’interruption immédiate des aides sociales.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.