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Pourquoi votre retraite n’a-t-elle pas été revalorisée en octobre 2024 ? La question se pose pour des milliers de retraités, déçus de constater que leurs pensions n’ont pas bénéficié de l’augmentation annoncée. Face à une inflation galopante, ces retraités attendaient avec espoir cette revalorisation, qui, pour beaucoup, n’a finalement pas eu lieu. Entre critères d’éligibilité complexes, délais de traitement prolongés et inégalités d’application, la mise en œuvre de cette réforme se révèle particulièrement ardue. Nous décryptons pour vous les raisons de cette inégalité, les attentes des retraités, et les effets de cette mesure sur les pensions modestes.
Une réforme pour les petites pensions, mais pas pour tous
La réforme des retraites prévoyait une revalorisation des petites pensions dans le but d’aider les retraités aux revenus modestes.
Cependant, sur les 17 millions de retraités en France, seuls 850 000 sont concernés. Cette revalorisation vise donc une frange limitée des retraités, laissant de côté un grand nombre de pensionnés.
Pour bénéficier de cette augmentation, plusieurs critères très restrictifs sont imposés.
Des critères stricts et une procédure complexe
L’accès à cette revalorisation repose sur des critères rigides, aboutissant à un véritable parcours du combattant pour les retraités.
Voici les principales conditions d’éligibilité :
- Avoir une retraite calculée au taux maximum
- Avoir cotisé au moins 120 trimestres, tous régimes confondus
- Percevoir une pension de base ne dépassant pas 847,57 € par mois, revalorisation incluse
- Disposer d’un total de pensions (base et complémentaires) n’excédant pas 1 352,23 € par mois, revalorisation comprise

Ces critères excluent une grande part des retraités, souvent en raison de leur complexité. Ainsi, un nombre significatif de pensionnés restent à l’écart de cette revalorisation.
Un calendrier en deux phases
La mise en place de cette augmentation s’est déroulée en deux temps, provoquant des disparités temporelles.
En septembre 2023, une première vague de 600 000 retraités a bénéficié d’une revalorisation. Pour les 250 000 restants, l’attente se prolonge jusqu’en octobre 2024, marquant une année de décalage entre les groupes.
Cette organisation soulève des interrogations sur l’efficacité des processus de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) et des autres caisses concernées.
Une augmentation modeste en période d’inflation
L’augmentation promise varie entre 50 et 100 euros par mois, dépendant du parcours de cotisation.
Bien que cette somme puisse soulager certains budgets, elle demeure modeste en regard de l’inflation.
Le dispositif du minimum contributif (ou Mico) garantit un revenu équivalent à 85 % du SMIC net pour ceux ayant cotisé une carrière complète au SMIC.
Toutefois, dans la pratique, cette mesure ne concerne qu’une minorité de retraités.
Le versement rétroactif : une compensation à surveiller
Pour les retraités qui n’ont pas encore bénéficié de cette revalorisation, un rattrapage est prévu en septembre 2024.
Ce versement, estimé à environ 600 euros bruts, couvre les 12 mois de retard. S’il s’avère bienvenu, il pose néanmoins certaines questions, notamment quant à ses effets sur la fiscalité et les revenus déclarés des bénéficiaires, qui pourraient se voir pénalisés par un effet de seuil.
Les répercussions sur l’ASPA
Les bénéficiaires de l’ASPA, un soutien pour les personnes âgées à faible revenu, sont également concernés par cette revalorisation.
Le calcul de l’ASPA étant basé sur les ressources, l’augmentation de la pension peut entraîner une diminution de cette allocation, créant un effet de vases communicants pour certains retraités.
Ainsi, au lieu d’un gain net, cette revalorisation pourrait se solder par un impact limité, voire nul, sur leur budget global.
Les laissés-pour-compte de la réforme
Malgré l’ampleur annoncée de cette réforme, de nombreux retraités n’en bénéficient pas. Ceux dont les carrières sont incomplètes, les retraités qui dépassent légèrement les seuils ou encore ceux ayant cotisé à plusieurs régimes ne répondent pas aux conditions.
Ces oubliés de la réforme expriment leur frustration, d’autant plus que la communication autour de la mesure a parfois suscité des attentes déçues.
Une administration engorgée et des retards persistants
La CNAV a également signalé des retards dans le traitement de certains dossiers, notamment pour les retraites antérieures à 2009.
Cette complexité administrative, due aux multiples régimes de retraite et aux calculs manuels requis, met en évidence les limites des outils actuels pour gérer une réforme d’une telle envergure.
Voici un tableau sur les critères de revalorisation des petites pensions :
| Critère | Conditions |
|---|---|
| Taux de pension | Calculée au taux maximum |
| Nombre de trimestres | Au moins 120 trimestres dans les régimes de base |
| Montant maximum de la pension de base | Ne doit pas dépasser 847,57 € (revalorisation incluse) |
| Montant maximum total des pensions | 1 352,23 € (base et complémentaires, revalorisation incluse) |
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.
