Pourquoi votre retraite ne va-t-elle pas augmenter autant que prévu malgré un report de 6 mois ? Explications

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Les retraites vont augmenter mais plus faiblement que prévu

L’annonce faite par le gouvernement concernant l’indexation des retraites sur l’inflation n’a pas manqué de susciter des interrogations. Prévue initialement pour janvier 2025, cette revalorisation a été repoussée à juillet, déclenchant des réactions mitigées chez les retraités. Mais au-delà du report, c’est surtout l’ampleur de la hausse qui surprend. Alors que les premières estimations tablaient sur un ajustement de 2,4 %, c’est finalement un chiffre de 1,8 % qui a été avancé. Une diminution significative qui appelle à une analyse plus fine de la situation et des mécanismes en jeu. Nous décryptons les raisons pour lesquelles la hausse des retraites ne sera pas aussi élevée qu’espérée. 

Annonces du gouvernement

Le 2 octobre, Michel Barnier, fraîchement nommé Premier ministre, a annoncé que l’indexation des retraites sur l’inflation serait reportée de six mois.

Ce décalage ne devrait pas entraîner de perte de pouvoir d’achat, a-t-il assuré, bien que cette mesure soit soumise à l’approbation du Parlement.
Bercy a précisé que cette revalorisation des pensions, initialement prévue pour le 1er janvier 2025, interviendrait désormais le 1er juillet 2025.

Laurent Saint-Martin, ministre chargé des Comptes publics, a tenu à rassurer les retraités en soulignant qu’il n’y aurait pas de « désindexation » des pensions.

Ce report marque une décision difficile à accepter pour de nombreux retraités, d’autant plus que l’inflation avait fortement pesé sur leur pouvoir d’achat ces dernières années.

Le calcul des revalorisations annuelles

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L’augmentation des retraites plus faible que prévue

Les revalorisations des retraites de base sont régies par un mécanisme précis, établi dans l’article L161-25 du Code de la Sécurité sociale.

Le montant des pensions est ajusté en fonction de l’inflation, plus exactement en fonction de la variation moyenne des prix à la consommation hors tabac, sur les douze mois qui précèdent la date de la revalorisation.

Ainsi, la hausse prévue pour juillet 2025 se basera sur l’inflation moyenne des douze mois allant d’avril 2024 à mai 2025.

Ce mécanisme automatique avait conduit à des augmentations importantes dans le passé, comme la hausse exceptionnelle de 5,3 % en janvier 2024, due à une inflation élevée.

Avec la tendance actuelle à la baisse de l’inflation, les projections pour 2025 sont bien moins optimistes et la revalorisation des retraites sera plus faible : trois fois moins importante qu’en 2024.

Ce qui était prévu pour 2025

Avant l’annonce du report, les estimations pour janvier 2025 faisaient état d’une revalorisation de 2,4 %.
Ce chiffre s’appuyait sur les prévisions de l’INSEE concernant l’inflation des douze mois allant de novembre 2023 à octobre 2024.

La baisse progressive de l’inflation a réduit cette estimation à 1,8 %, comme l’a récemment confirmé Bercy.

Ce report de six mois intervient dans un contexte où les syndicats de retraités, tels que la CGT et FO, critiquent une sous-indexation récurrente des pensions.

Depuis 2017, les pensions n’ont augmenté que de 13,6 %, contre une inflation cumulée de 19,5 %. Plusieurs reports ont déjà été appliqués dans le passé, en 2009, 2014 et 2017, alimentant ainsi la frustration des retraités qui voient leur pouvoir d’achat érodé par l’inflation.

Pourquoi parle-t-on de 1,8 % pour 2025 ?

Le chiffre de 1,8 % est tiré des premières projections de l’inflation annuelle pour 2025, fournies par Bercy.
Contrairement à ce que certains ont pu penser, il n’y a pas de changement dans la méthode de calcul.

La revalorisation des retraites sera bien calculée sur l’évolution de l’inflation entre avril 2024 et mai 2025. Ce chiffre de 1,8 % est simplement une estimation basée sur les tendances actuelles.

En réalité, si l’inflation continue de baisser, la revalorisation pourrait être encore inférieure à ce chiffre.
En septembre 2024, l’inflation avait ralenti à 1,2 %, ce qui laisse présager une revalorisation bien en deçà des 2,4 % initialement anticipés.

Cette perspective accentue les inquiétudes des retraités, qui devront patienter jusqu’en juillet pour voir leurs pensions ajustées.

Voici l’évolution des revalorisations selon les années :

  • 2025 : 1,8 % (prévision Bercy)
  • 2024 : 2,1 % (estimation INSEE)
  • 2023 : 4,9 %
  • 2022 : 5,2 %
  • 2021 : 1,6 %
  • 2020 : 0,5 %

La revalorisation des retraites pourrait donc être inférieure aux attentes, malgré l’absence de changement dans les règles d’indexation.

Les retraités devront prendre leur mal en patience jusqu’en juillet 2025, tout en étant confrontés à une hausse potentiellement modeste, bien inférieure aux anticipations.