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La campagne déclarative de 2025 s’annonce singulière pour les retraités. Une réforme fiscale, attendue depuis plusieurs mois, va modifier en profondeur la manière dont les pensions sont imposées. Les bénéficiaires de pensions supérieures à un certain niveau risquent de constater une augmentation de leur impôt sur le revenu. En cause, la suppression d’un mécanisme fiscal appliqué depuis des décennies, remplacé par un dispositif forfaitaire qui ne favorise plus autant les hauts revenus. Voici le seuil que vous ne devez pas dépasser pour éviter une hausse de votre impôt en 2025.
Fin de l’abattement proportionnel : arrivée d’un forfait unique pour les pensions
Depuis plusieurs décennies, les pensions de retraite étaient allégées d’un abattement automatique de 10 %, plafonné à 4 399 € par foyer. Cette réduction, calculée proportionnellement au montant déclaré, représentait un avantage significatif pour les bénéficiaires de pensions élevées.
Mais ce changement fiscal intervient dans un contexte déjà tendu : une baisse inévitable de 134 euros en moyenne menace les pensions de retraite, conséquence directe des ajustements prévus dans les prochains mois.
À partir de 2025, ce dispositif disparaît au profit d’un forfait fixe :
- 2 000 € par personne
- 4 000 € pour un couple déclarant conjointement
Ce nouveau mécanisme supprime toute proportionnalité entre le montant de la pension et l’allègement fiscal. Les retraités percevant des pensions modestes ou intermédiaires peuvent y trouver un avantage, mais les revenus plus élevés verront leur avantage fiscal réduit, entraînant mécaniquement une hausse de leur imposition.
Une mesure budgétaire lourde : poids et cible de la réforme
L’abattement actuel représente pour l’État une dépense fiscale estimée à près de 4,5 milliards d’euros par an, selon la Direction générale des finances publiques. Près de 17 millions de retraités en bénéficient chaque année.
En remplaçant l’abattement par un forfait, l’exécutif vise à réaliser des économies substantielles tout en concentrant l’effort fiscal sur les foyers disposant des revenus les plus confortables. Le choix politique est clair : protéger les pensions modestes et réduire l’avantage accordé aux plus aisés.
Le seuil de revenus à surveiller pour anticiper une hausse
Le forfait de 2 000 € par personne permet aux petites retraites de conserver, voire d’augmenter, leur avantage fiscal. Mais il devient moins intéressant dès qu’un certain niveau de pension est atteint. Ce seuil marque le basculement entre un gain et une perte d’allègement fiscal par rapport à l’ancien système.
Pour un couple, ce point d’inflexion se situe autour de 40 000 € de pensions annuelles. Au-delà, le montant du forfait devient inférieur à ce qu’offrait l’abattement proportionnel.
Les foyers les plus exposés à la hausse
Les 20 % de retraités disposant des revenus les plus élevés seront les plus concernés. Les écarts d’imposition varient fortement selon le niveau de pension : la hausse est modérée pour ceux qui dépassent légèrement le seuil, mais elle peut devenir significative pour les revenus très élevés.
Voici une estimation des effets du nouveau dispositif selon la situation du foyer :
| Situation fiscale | Pension annuelle par personne (€) | Pension annuelle du foyer (€) | Ancien abattement 10 % (plafonné) (€) | Nouveau forfait (€) | Différence (€) |
|---|---|---|---|---|---|
| Célibataire | 15 000 | 15 000 | 1 500 | 2 000 | +500 |
| Célibataire | 25 000 | 25 000 | 2 500 | 2 000 | −500 |
| Couple | 17 500 | 35 000 | 3 500 | 4 000 | +500 |
| Couple | 20 000 | 40 000 | 4 000 | 4 000 | 0 |
| Couple | 21 500 | 43 000 | 4 300 | 4 000 | −300 |
| Couple | 35 000 | 70 000 | 4 399 | 4 000 | −399 |
Ce tableau illustre le caractère progressif de l’impact : nul ou positif pour les revenus modestes, défavorable pour les pensions supérieures au seuil, et de plus en plus marqué pour les plus hauts revenus.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.
