Alors que le gouvernement prépare son projet de budget pour 2025, une mesure fait déjà grincer des dents. Michel Barnier et son équipe envisagent de reporter de six mois l’indexation des pensions sur l’inflation, une décision qui repousserait cette mise à jour salariale du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juillet. Objectif visé ? Une économie d’environ quatre milliards d’euros. Cette décision vient alimenter le sentiment de frustration chez certains retraités, d’autant que la récente revalorisation du SMIC (portée à 2 % en novembre) ne coûte rien à l’État et semble avantager les actifs. Une question centrale se pose alors : les retraités jouissent-ils encore d’un meilleur niveau de vie que les actifs comme on l’affirmait depuis longtemps ? Nous faisons le point.
Révision à la baisse du niveau de vie des retraités
Au fil des décennies, les retraités français ont souvent été perçus comme privilégiés en matière de niveau de vie, notamment par rapport à leurs voisins européens.
Le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) témoigne pourtant d’un changement notable : le niveau de vie des retraités est désormais inférieur à celui des actifs.
Une explication fréquente à cette différence réside dans le fait que la majorité des retraités sont propriétaires, avec des prêts souvent remboursés intégralement, ce qui allège leurs dépenses mensuelles.
La réalité semble évoluer et si le revenu des retraités était autrefois stable, voire supérieur à celui des actifs, les projections indiquent que la situation s’inverse.
Les professionnels estiment que, bien que le niveau de vie des retraités ne diminue pas nécessairement en termes absolus, il n’augmentera plus aussi rapidement qu’auparavant. Les actifs voient quant à eux leurs revenus progresser plus rapidement, creusant progressivement l’écart.
Le récent report de la revalorisation des retraites de 6 mois accentue ce phénomène déjà présent pour les séniors.
Des retraités français encore privilégiés, mais pour combien de temps ?
En France, les retraités jouissent historiquement d’un niveau de vie représentant 98 % de celui de l’ensemble de la population.
À titre de comparaison, en Belgique, ce chiffre oscille autour de 78-79 %. Cette différence marque le statut avantageux des retraités français par rapport aux autres pays d’Europe.
Cette tendance est sur le point de s’inverser car le COR prévoit que, dans les cinquante années à venir, les pensions des retraités français progresseront deux fois moins vite que les revenus d’activité des actifs.
Cette évolution pourrait rapprocher le niveau de vie des retraités français de celui de leurs homologues européens, tout en conservant un certain avantage à court et moyen terme.
Pour mieux saisir les écarts qui se creusent entre les actifs et les retraités, il est pertinent de se pencher sur quelques indicateurs économiques.
Voici un tableau comparatif des principales données :
Indicateurs | Retraités | Actifs |
---|---|---|
Propriétaires de leur résidence principale | 73 % | 58 % |
Revenu mensuel médian | 1 800 € | 2 300 € |
Augmentation annuelle des revenus | 1,2 % | 2,5 % |
Niveau de vie comparé au reste de la population | 98 % | 100 % |
Les grandes lignes du rapport du COR indiquent que le niveau de vie des retraités, par rapport aux actifs, va progressivement s’aligner.
Voici les principales conclusions à retenir :
- Le niveau de vie moyen des retraités est désormais inférieur à celui des actifs
- Les pensions augmenteront à un rythme plus lent que les revenus d’activité
- Les retraités français conservent un avantage par rapport à leurs voisins européens
- La majorité des retraités sont propriétaires, allégeant ainsi leur charge financière
- Le niveau de vie des retraités reste stable, mais progresse moins vite que celui des actifs
Dans ce contexte, même si les retraités français demeurent mieux lotis que dans de nombreux pays européens, l’écart entre eux et les actifs tend à se réduire progressivement, dessinant une nouvelle donne économique pour les prochaines décennies.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.