Mauvaise nouvelle pour les bénéficiaires du RSA : l’impact de la nouvelle règle de France Travail

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L'impact de France Travail sur le RSA

Depuis janvier 2025, la réforme du revenu de solidarité active a bouleversé les règles du jeu pour des millions de foyers. Désormais, tous les bénéficiaires du RSA sont automatiquement rattachés à France Travail, sans distinction de profil. Ce changement intervient après une phase expérimentale lancée dans plusieurs départements en 2023. L’État entend renforcer l’accompagnement vers l’emploi en l’adossant à un dispositif d’engagement renforcé. Mais pour de nombreux allocataires, cette évolution s’apparente davantage à une contrainte supplémentaire qu’à une perspective. Nous vous présentons la nouvelle règle du France Travail et son impact sur le RSA. 

Ce qu’il faut savoir sur le RSA

Depuis janvier 2025, tous les allocataires du RSA sont inscrits d’office à France Travail. Ils sont désormais tenus de respecter un contrat d’engagement incluant 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires.

Le dispositif, généralisé après des phases pilotes, suit une logique issue des modèles allemand et britannique.

L’accompagnement a un coût estimé entre 600 et 1 200 euros, pouvant atteindre 4 000 euros pour certains profils.

Les résultats préliminaires montrent un retour à l’emploi pour plus de la moitié des participants testés.
Si votre RSA n’est que de 203€ par mois, c’est sans doute car d’autres revenus entrent désormais dans le calcul comme des revenus d’appoint par exemple.

Inscription systématique à France Travail pour les bénéficiaires du RSA

Alors que seuls 40 % des allocataires étaient enregistrés dans les fichiers de Pôle emploi en 2024, la réforme impose depuis le 1er janvier 2025 une inscription automatique à France Travail pour l’ensemble des bénéficiaires.

Ce changement concerne environ 1,2 million de personnes supplémentaires, désormais intégrées à une nouvelle nomenclature interne :

Catégorie Désignation Population concernée
G Attente d’orientation Nouveaux inscrits au RSA
F Parcours d’insertion sociale Bénéficiaires éloignés du marché du travail
A, B, C Recherche active d’emploi Usagers en parcours classique

Cette restructuration s’inspire des politiques de retour à l’emploi mises en œuvre en Allemagne (Hartz IV) et au Royaume-Uni (Universal Credit).

Si l’objectif est d’unifier les parcours, elle soulève des inquiétudes sur l’adéquation de l’outil pour des publics aux profils très hétérogènes.

Le contrat d’engagement : une nouvelle obligation pour percevoir le RSA

Le RSA n’est plus seulement une aide sous forme de revenus et depuis la réforme, il est associé à la signature d’un contrat d’engagement réciproque entre l’allocataire et un référent désigné. Ce contrat fixe des objectifs individualisés, censés favoriser l’insertion professionnelle.

Les 15 à 20 heures d’activité hebdomadaires peuvent inclure :

  • des ateliers ou formations proposées par France Travail
  • des immersions en entreprise ou des stages non rémunérés
  • des rendez-vous réguliers avec un conseiller référent

Ces heures ne sont pas présentées comme une condition de versement, mais comme un engagement à co-construire.

Dans les faits, leur non-respect peut entraîner des sanctions ou suspensions temporaires du versement de l’allocation, ce qui suscite des tensions dans les rangs des associations sociales.

Une efficacité encore incertaine malgré des débuts prometteurs

Selon un rapport du ministère du Travail, 54 % des bénéficiaires du RSA ayant participé à la phase expérimentale ont eu une activité professionnelle, et la moitié d’entre eux a décroché un emploi durable.

Cette première vague, qui concernait 70 000 personnes en 2023, laisse entrevoir un potentiel d’efficacité.

Mais cette ambition a un coût et le suivi personnalisé des allocataires représente :

  • 600 à 1 200 euros pour un accompagnement standard
  • jusqu’à 4 000 euros pour des parcours complexes

Ces dépenses sont majoritairement prises en charge par les conseils départementaux, dont plusieurs alertent déjà sur la soutenabilité financière de cette réforme.

À cela s’ajoute la difficulté de mobiliser les professionnels de l’insertion en nombre suffisant pour accompagner les 1,2 million de nouveaux inscrits.