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Chaque mois, de nombreux allocataires du revenu de solidarité active s’étonnent de ne percevoir qu’une fraction de l’aide annoncée comme maximale. 203 euros, dans certains cas, au lieu des 646,52 euros théoriquement prévus pour une personne seule depuis avril 2025. Ce décalage, loin d’être une erreur, repose sur une formule de calcul stricte et méconnue, où chaque euro perçu par ailleurs fait mécaniquement baisser l’allocation. Aides au logement, petites ressources annexes ou structure du foyer : plusieurs éléments entrent en jeu. La CAF applique des abattements et tient compte des revenus du ménage pour définir ce que l’on appelle le RSA « net », celui réellement versé. Décryptage du montant du RSA perçu par les allocataires.
Pourquoi le RSA versé peut chuter à 203 euros
Le RSA n’est pas une somme versée uniformément : c’est une aide différentielle. Son montant forfaitaire représente un plafond, rarement atteint.
La formule appliquée par la CAF est la suivante :
RSA mensuel = montant forfaitaire – (revenus du foyer + forfait logement)
Ainsi, une personne qui touche 203 euros est, dans la majorité des cas, concernée par :
- des revenus d’appoint (chômage partiel, petite activité, pension alimentaire…)
- l’application automatique du forfait logement
- une colocation ou une aide familiale en nature
Depuis le 1er avril 2025, le RSA a été revalorisé de 1,7 %. Mais cette hausse s’applique uniquement au montant de base, qui continue d’être modulé selon les autres ressources du ménage.
Sachez qu’il sera plus simple de toucher le RSA avec des conditions d’éligibilité allégées.
Comment la CAF évalue les ressources du foyer
Le calcul du RSA repose sur une moyenne mensuelle des revenus perçus au cours du trimestre précédent.
Cette évaluation englobe une large gamme de ressources.
Sont prises en compte les revenus d’activité, y compris les contrats courts ou à temps partiel, les allocations chômage, les pensions alimentaires, les rentes viagères, ainsi que certaines prestations familiales comme l’allocation de soutien familial ou les allocations familiales.
À cela s’ajoute le forfait logement, un abattement appliqué dès lors que l’allocataire est locataire et perçoit une aide au logement (APL, ALS, ALF), est propriétaire de son logement ou est hébergé gratuitement.
Ce forfait réduit d’office le RSA versé, quel que soit le niveau des autres revenus. Voici les montants en vigueur depuis avril 2025 : 77,58 euros pour une personne seule, 155,16 euros pour deux personnes, et 192,02 euros pour trois personnes ou plus.
Recevoir le RSA à taux plein suppose donc de ne percevoir aucun revenu ni aide au logement, une situation devenue rare.
Montants forfaitaires au 1er avril 2025
Le tableau ci-dessous détaille les plafonds bruts applicables au RSA selon la composition du foyer :
Situation familiale | Jusqu’au 31 mars 2025 | Depuis le 1er avril 2025 | Variation |
---|---|---|---|
Personne seule | 635,71 € | 646,52 € | +10,81 € |
Couple ou parent isolé avec un enfant | 953,57 € | 969,78 € | +16,21 € |
Couple avec un enfant ou parent isolé avec deux enfants | 1 144,28 € | 1 163,74 € | +19,46 € |
Couple avec deux enfants | 1 334,99 € | 1 357,70 € | +22,71 € |
Parent isolé avec trois enfants | 1 398,56 € | 1 422,35 € | +23,79 € |
Couple avec trois enfants | 1 589,27 € | 1 616,31 € | +27,04 € |
Par enfant supplémentaire | +254,28 € | +258,61 € | +4,33 € |
RSA : quels profils perçoivent le plus ou le moins ?
Les statistiques de la CAF révèlent une moyenne nationale de 557 euros de RSA par allocataire à la fin 2024.
Cette moyenne cache de fortes disparités selon la configuration du foyer :
- Hommes seuls : 523 euros
- Femmes seules : 489 euros
- Familles monoparentales : 595 euros
- Couples sans enfant : 606 euros
- Ménages avec enfants : 700 euros
Ces écarts illustrent le rôle déterminant du nombre de personnes à charge, mais aussi des aides annexes.
Une personne seule sans revenu mais logée gratuitement touchera rarement plus de 569 euros. Dès que des revenus annexes s’ajoutent, même modestes, le RSA peut tomber à 203 euros, voire moins.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.