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Le projet de loi de finances pour 2026 pourrait transformer en profondeur l’accès aux aides au logement. Les arbitrages budgétaires envisagés par l’exécutif incluraient un recentrage des APL et allocations connexes (ALF, ALS), au détriment de milliers d’étudiants. Deux catégories sont particulièrement mentionnées : ceux rattachés aux foyers fiscaux les plus aisés et les étudiants étrangers. À cela pourrait s’ajouter une suspension exceptionnelle de la revalorisation annuelle des prestations sociales. Des décisions qui, si elles se confirmaient, modifieraient substantiellement le quotidien de nombreux bénéficiaires. Voyons tout cela plus en détail.
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Un dispositif moins accessible pour les étudiants issus de familles aisées
Aujourd’hui, l’accès aux APL dépend principalement de la situation personnelle de l’étudiant et de ses revenus.
Lorsqu’un étudiant est rattaché au foyer fiscal de ses parents, la Caisse d’allocations familiales ne prend pas en compte leurs ressources, sauf si ces derniers sont redevables de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Une restriction marginale qui concerne à peine 0,45 % des foyers fiscaux.
Le projet transmis par François Bayrou avant son départ de Matignon introduisait une modification beaucoup plus large : l’exclusion des étudiants rattachés aux 20 % des ménages les plus fortunés.
Une proportion sans commune mesure avec le dispositif actuel. Cette orientation s’inscrit dans une logique de rationalisation des dépenses publiques, alors que l’État cherche à réduire son budget de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Des étudiants étrangers potentiellement exclus
La question du financement des aides au logement touche aussi les étudiants venus de l’étranger. Selon les données de Campus France, plus de 430 000 étudiants étrangers étaient inscrits dans l’enseignement supérieur français en 2023-2024.
Leur éligibilité aux aides constitue une part significative du budget, dans un contexte où la France attire toujours davantage d’inscriptions internationales.
Dans le scénario étudié, ces étudiants seraient écartés du dispositif d’allocations logement. Cette mesure se traduirait concrètement par une radiation de la CAF, synonyme de perte immédiate de droits.
L’objectif affiché : réaliser 300 millions d’euros d’économies en 2026. Cette perspective suscite déjà des inquiétudes, alors que ces aides facilitent l’intégration et la stabilité matérielle d’une population souvent précaire.
Une revalorisation suspendue en 2026 ?
En complément du resserrement des conditions d’accès, l’hypothèse d’une « année blanche » pour les prestations sociales figure aussi dans les pistes de travail. Cette mesure consisterait à geler, pour l’année 2026, toute revalorisation liée à l’inflation.
Habituellement, les APL sont ajustées chaque automne. Le 1er octobre 2025, elles connaîtront ainsi une augmentation de 1,04 %. Mais si l’année blanche était maintenue, les bénéficiaires devraient composer avec une stagnation en 2026, malgré la hausse anticipée des prix.
Données budgétaires et bénéficiaires concernés
Les chiffres récents publiés par la DREES permettent de mesurer l’ampleur de ce dispositif et des économies envisagées :
| Indicateur | Donnée 2025 | Commentaire |
|---|---|---|
| Nombre total de foyers percevant une aide au logement | 5,62 millions | Ensemble des bénéficiaires APL, ALF et ALS |
| Coût global des aides au logement | 15,6 milliards € | Charge annuelle pour l’État |
| Étudiants étrangers inscrits en France | 430 466 | Donnée Campus France 2023-2024 |
| Foyers fiscaux soumis à l’IFI | 186 000 (0,45 % du total) | Exclusion déjà appliquée aujourd’hui |
| Économies prévues en cas d’exclusion des étudiants étrangers et des 20 % de foyers les plus aisés | 300 millions € | Estimation publiée par Les Échos |
| Économies potentielles d’une année blanche sur les prestations sociales | 5 à 15 milliards € | Chiffres de la commission des Finances du Sénat |
Ces ajustements budgétaires, s’ils étaient confirmés par le futur gouvernement, marqueraient un tournant dans l’accès aux aides au logement pour les étudiants, en particulier pour ceux dont la situation familiale ou administrative les plaçait jusqu’ici parmi les bénéficiaires.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.