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Dans un contexte économique marqué par l’inflation, les marketplaces ont connu une croissance exceptionnelle l’année passée, surpassant largement celle de l’e-commerce traditionnel. Ces derniers mois marqué un tournant décisif dans le paysage du commerce en ligne, avec une croissance fulgurante des marketplaces BtoC, atteignant un taux impressionnant de 38% en termes de volume d’affaires [1]. Cette performance est nettement supérieure à celle de l’e-commerce traditionnel, qui a enregistré une augmentation modeste de 6% [1]. Penchons-nous de plus près sur l’augmentation spectaculaire des ventes des marketplaces.
Marketplace VS e-commerce : pourquoi une telle différence ?
Cette différence pourrait s’expliquer par l’impact de l’inflation sur les comportements d’achat. Une majorité écrasante de consommateurs, représentant 89%, sont désormais en quête du meilleur rapport qualité-prix [1], se tournant vers les marketplaces où la diversité de l’offre et la compétitivité des prix sont plus marquées.
La dynamique concurrentielle sur ces plateformes joue un rôle déterminent. La lutte pour la « buy box », un élément clé pour maximiser les ventes, incite les vendeurs à proposer des tarifs plus attractifs. Cela passe par de nombreux procédés, tels que la mise en place d’une solution de paiement marketplace facilitée.
La crise inflationniste a eu un impact moindre sur les marketplaces par rapport aux sites e-commerce traditionnels, ces derniers étant plus vulnérables aux fluctuations économiques. Ils étaient quand même considérés comme les grands gagnants de la crise sanitaire.
La question se pose alors : cette ascension des marketplaces se fait-elle au détriment de l’e-commerce traditionnel ? La réponse n’est pas aussi simple car certains sites e-commerce, ayant constitué d’importants stocks durant la crise sanitaire liée au Covid-19, se sont retrouvés avec des invendus suite à l’inflation.
Des tentatives de recentrage exclusif sur l’e-commerce, en délaissant les marketplaces, se sont souvent soldées par un échec. Ces expériences ont démontré que la complémentarité entre e-commerce et marketplaces est importante pour une stratégie commerciale équilibrée et efficace.
Les nuances du taux de commission
En 2022, le paysage des marketplaces a également été caractérisé par des variations significatives dans les taux de commission, avec une moyenne globale de 14,1% [1]. Cette moyenne masque cependant des disparités notables selon les secteurs :
- Produits alimentaires : 12 à 15%
- Mode et accessoires : 15 à 25%
- Produits électroniques : 6 à 10%
Ces écarts s’expliquent par la diversité des stratégies commerciales et la concurrence entre les différentes catégories de produits [1].
Dans le secteur de l’électronique, par exemple, la compétition acharnée entre les marketplaces a conduit à une baisse des commissions pour attirer davantage de vendeurs. Cette stratégie vise à élargir l’offre disponible et à renforcer l’attractivité de la plateforme pour les consommateurs.
Hausse des revenus générés
La hausse de 42% des revenus générés par vendeur sur les marketplaces est un autre indicateur de la vitalité de ce secteur [1]. Cette augmentation, passant de 14 400 dollars à plus de 20 600 dollars, n’est pas uniquement attribuable à la hausse des prix des produits. Elle reflète également une professionnalisation croissante des vendeurs, qui affinent leurs stratégies de vente et exploitent mieux les outils et les opportunités offerts par les marketplaces.
Dans l’univers de la mode, par exemple, les marques diversifient leurs stratégies de distribution, choisissant de proposer certaines collections exclusivement sur les marketplaces, tout en conservant une offre distincte sur leurs sites propres.
L’année 2022 a vu une augmentation de 31% du nombre de marchands sur les marketplaces [1]. Plus de la moitié (53%) des vendeurs déclarent avoir élargi leur présence sur plusieurs marketplaces, et 62% prévoient d’augmenter encore leur nombre de canaux de distribution en 2023 [1].
Cette tendance à la hausse des revenus par vendeur devrait se poursuivre, portée par l’utilisation croissante des publicités Facebook & Instagram et d’autres formes de retail media. Ces outils marketing permettent aux vendeurs d’accroître leur visibilité et d’optimiser leurs ventes sur ces plateformes de plus en plus compétitives.
Sources :
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.