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Accompagner un parent atteint d’Alzheimer, un conjoint en perte d’autonomie ou un enfant en situation de handicap : cette réalité concerne des millions de foyers. Selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), près de 5 millions de proches aidants ignorent qu’ils pourraient prétendre à des soutiens financiers conséquents. Ces dispositifs, parfois cumulables, offrent jusqu’à 1 450 € par mois, sans conditions de ressources. Ce manque d’information entretient une précarité invisible qui fragilise des familles entières. Alors, faites-vous partie des 5 millions de français qui passent à côté de ces aides ?
Une mission quotidienne rarement reconnue
L’« aidant » n’a pas de statut officiel unique, mais son rôle s’avère déterminant. Il s’agit d’une personne qui accompagne gratuitement un proche dépendant : préparation des repas, aide à la toilette, démarches administratives, suivi médical, déplacements…
Ces tâches, perçues comme naturelles dans le cadre familial, mobilisent en réalité un temps et une énergie considérables.
Souvent isolés, les aidants cumulent fatigue physique, pression psychologique et contraintes financières. Sans reconnaissance claire, beaucoup renoncent à une partie de leur vie professionnelle, au prix d’un revenu diminué et d’une instabilité accrue.
Des soutiens financiers méconnus
Différents mécanismes ont été mis en place pour alléger ce fardeau. Certains ouvrent droit à une rémunération, d’autres à un allégement fiscal ou à des aides ponctuelles.
Dispositif | Gestionnaire | Conditions | Montant maximal |
---|---|---|---|
Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) | CAF ou MSA | Arrêt de travail pour accompagner un proche dépendant | 64,54 €/jour ou 32,27 €/demi-journée (plafonné à 22 jours par mois), soit jusqu’à 1 420 €/mois |
Prestation de Compensation du Handicap (PCH) | MDPH (via département) | Aidant rémunéré par la personne en situation de handicap | Jusqu’à 1 451 €/mois selon barème |
Crédit d’impôt 50 % | Direction générale des finances publiques | Frais liés à l’embauche d’un professionnel remplaçant ponctuellement l’aidant | 50 % des dépenses engagées |
Aides complémentaires | Caisses de retraite | Soutien ponctuel (transport, hébergement, vacances adaptées) | Variable selon les organismes |
Claire, 42 ans, a suspendu son emploi dans la grande distribution pour accompagner son père atteint de la maladie de Parkinson. Grâce à l’AJPA, elle perçoit environ 1 290 € par mois, ce qui compense partiellement sa perte de salaire. Sans cette aide, elle aurait dû réduire fortement son temps de travail, compromettant l’équilibre financier de son foyer.
Un point reste largement ignoré : certaines aides peuvent se combiner. C’est le cas des indemnités journalières maladie cumulables avec l’AEEH (Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé). Concrètement, un parent qui doit interrompre son activité pour s’occuper de son enfant peut percevoir à la fois l’AEEH et des indemnités journalières, ce qui limite la perte de revenus.
Quelles démarches entreprendre ?
L’accès à ces dispositifs implique plusieurs interlocuteurs. Les démarches ne sont pas centralisées et demandent une certaine vigilance administrative.
- Pour l’AJPA : contacter la CAF ou la MSA selon son régime
- Pour la PCH : déposer un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH)
- Pour les aides ponctuelles : se tourner vers sa caisse de retraite
Les salariés peuvent, par ailleurs, solliciter un congé proche aidant auprès de leur employeur. Ce congé n’est pas rémunéré par l’entreprise, mais peut être compensé par l’AJPA, ce qui évite une rupture totale de revenus.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.