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Jusqu’ici réservées aux familles ayant au moins deux enfants, les allocations familiales pourraient bientôt être versées dès le premier. Jeudi 5 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi en ce sens, portée par les députés communistes. Cette réforme entend répondre à une évolution profonde de la structure familiale en France, où l’enfant unique est devenu la norme dans de nombreux foyers. Le texte prévoit une aide mensuelle de 19 à 75 euros selon les revenus, sans attendre la naissance d’un deuxième enfant. Une avancée saluée par la gauche, mais jugée coûteuse et peu équitable par la majorité présidentielle. Nous faisons le point sur cette potentielle bonne nouvelle pour les allocation familiales versées dès le premier enfant.
Une réforme pour accompagner les familles dès le premier enfant
Le dispositif envisagé introduit un droit inédit aux allocations familiales dès le premier enfant à charge.
Jusqu’à présent, seuls les foyers avec deux enfants ou plus pouvaient en bénéficier. Cette nouvelle aide prendrait la forme d’un versement mensuel, dont le montant varierait selon le revenu fiscal de référence, entre 19 et 75 euros.
Cette mesure s’appuie sur un constat partagé par une partie de la représentation nationale : les dépenses engagées à l’arrivée d’un enfant pèsent lourdement sur les ménages.
Édouard Bénard, député de la Gauche démocrate et républicaine et instigateur du texte, évoque un changement nécessaire, « en phase avec la réalité sociale » : plus d’un tiers des familles françaises n’ont qu’un seul enfant.
Ce nouveau projet d’allocations familiales pour un 1er enfant est adopté à 103 voix contre 17 et affiche une volonté de corriger un déséquilibre ancien, sans visée nataliste revendiquée.
Une enveloppe budgétaire évaluée à 3 milliards d’euros
Sur le plan financier, la proposition suscite des réserves. Le coût global de la réforme est estimé à 3 milliards d’euros par an, une charge jugée difficilement soutenable sans contreparties.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap (Horizons), a pointé les limites de cette mesure pour les foyers modestes.
Elle affirme que l’impact redistributif serait faible, le versement des allocations étant souvent compensé par une baisse équivalente du RSA ou de la prime d’activité.
Le député Renaissance Pierre Cazeneuve abonde dans ce sens, estimant que les bénéficiaires réels seraient principalement les classes moyennes et supérieures, ce qui irait à l’encontre des objectifs affichés de justice sociale.
Voici le barème indicatif des aides envisagées :
| Revenu fiscal de référence | Montant mensuel envisagé | Compatibilité avec autres aides CAF |
|---|---|---|
| Moins de 20 000 € | 75 € | Réduction partielle du RSA ou de la prime d’activité |
| Entre 20 000 € et 40 000 € | 50 € | Cumul partiel selon les plafonds de ressources |
| Plus de 40 000 € | 19 € | Aide plafonnée, sans incidence sur autres prestations |
Ce qui reste à trancher avant l’application
Avant de pouvoir entrer en vigueur, la proposition de loi devra franchir l’étape du Sénat, qui pourrait en modifier le contenu.
Deux incertitudes majeures subsistent à ce stade :
- Le financement précis de cette réforme n’a pas été établi
- Les effets concrets sur les prestations déjà perçues restent flous pour les familles modestes
L’ouverture du droit dès le premier enfant représenterait un tournant dans la politique familiale française, à condition que les modalités de mise en œuvre soient clarifiées et soutenables pour le système de sécurité sociale.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.