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Les matières premières qui servent à la fabrication d’objets du quotidien, voient leur prix augmenter de manière significative. Du gaz au cuivre, en passant par le bois, l’inflation se fait ressentir partout dans le monde. Analysons la situation, ses causes et ses conséquences.
Des augmentations alarmantes
Comme vous avez pu le constater, le prix du gaz a augmenté considérablement ces derniers mois. Pourtant, il n’est pas un cas isolé ; depuis la reprise économique suite à la crise sanitaire de 2020, le prix des matières premières poursuit son ascension. À titre indicatif :
- Le cuivre voit son prix augmenter de plus de 60%
- Le prix du lithium a augmenté de plus de 150%.
- Le prix du bois a augmenté de 100%.
Comme le confirme Cloturedeco, spécialiste des clôtures en bois, le prix s’est envolé suite à une forte demande en bois brut des marchés américain et asiatique. 25% du bois français est envoyé en Chine sous forme de tronc, sans même passer par les scieries, tandis que le reste part aux Etats-Unis.
Les entreprises, tout comme les consommateurs, en seront fortement impactées. Mais ce ne sont pas les seuls ! L’environnement en subira également le contrecoup ; à cause de la montée des prix du gaz, les Etats-Unis et plusieurs pays d’Asie ont été contraints de se rediriger vers une ressource plus polluante : le charbon.
Certains facteurs explicatifs
Suite aux interventions des banques centrales et de l’Etat dans le but de relancer l’économie, le prix des matières premières a été revu à la hausse. Les habitudes des consommateurs des pays développés ont bien changé durant la crise sanitaire. Tandis que la reprise des productions partiellement freinées, voire totalement arrêtées pendant le confinement, la demande n’a cessé d’augmenter entre-temps.
En effet, les consommateurs ont acheté plus d’objets que dans leurs habitudes, ayant pour conséquence d’accroître les besoins en matières premières. Mais les causes de cette hausse des prix sont multiples.
Des stocks au plus bas
Il est impossible de recenser l’ensemble des matières premières disponible sur Terre, mais l’on peut aisément affirmer que les stocks de celles non renouvelables sont actuellement en train de se vider à une vitesse grand V. Au rythme actuel de la consommation, le Palladium, principalement utilisé en catalyseur mais aussi pour la production de polyester, d’essence et d’engrais, devrait s’épuiser en 2023. Le Plomb, quant à lui, s’épuiserait en 2030, l’Or et le Zinc en 2025 et le gaz naturel en 2072. Ces prévisions constituent une des raisons de la hausse fulgurante que subissent les prix de ces matières.
Une réduction de la production nucléaire
Sur 56 centrales, une dizaine de réacteurs nucléaires sont actuellement à l’arrêt. La France s’expose à une baisse de 20% de sa capacité énergétique. Cela oblige le pays à compenser cette réduction de la production par d’autres moyens, en passant par le gaz et par le charbon. Une solution à court terme, dont l’impact écologique et monétaire sera conséquent.
La relance économique de la Chine
La relance économique de la Chine a eu un impact sur la hausse des prix des matières premières, en particulier les métaux. Le prix de la tonne de fer a en effet doublé à cause d’une demande croissante provenant des secteurs de la construction d’immeubles et d’automobiles. En 2020, alors que la Chine consommait déjà plus de la moitié du cuivre mondial, l’importation de ce métal au sein de la république populaire a augmenté de 34%.
Les flux de gaz naturel maîtrisés par la Russie
Ce pays, qui est l’un des principaux fournisseurs européens en gaz naturel, contrôle rigoureusement l’approvisionnement. Avec sa société anonyme Gazprom, connue pour l’extraction, le traitement et le transport de gaz naturel, la Russie est depuis 2005 un acteur majeur sur le marché mondial du pétrole. Le contrôle des flux gaziers constitue alors un excellent moyen de pression au vu de la hausse des prix des matières premières.
Vers un supercycle ?
La banque centrale américaine fut la première à annoncer, en décembre 2021, l’entrée dans un supercycle historique des matières premières. Cela signifie donc que le monde entrerait dans une période de forte croissance des prix de ces matériaux, due à une demande prolongée qui sera, pour les producteurs, difficile à satisfaire. Le dernier supercycle en date est celui qui s’est étendu de 2002 à 2008. Il a notamment été causé par la montée en puissance de la Chine et de sa forte croissance.
Les économistes rappellent que cette hausse ne concernerait qu’une partie, et non pas l’ensemble, de ces matières premières. Une décélération de cette croissance est à prévoir dans les deux prochaines années bien qu’elle ne concorderait pas avec l’hypothèse d’un supercycle.
Les matières premières concernées par cette augmentation des prix sont principalement celles utilisées pour la production de produits technologiques mais également celles qui serviront à la transition écologique en vue. En effet, en tendant vers une économie plus verte, le monde devra revoir grand nombre de ses infrastructures.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.