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Convoité par certains comme levier budgétaire, la suppression de l’abattement fiscal sur les pensions de retraite ne figure finalement pas au programme de la loi de finances pour 2025. Ce mécanisme, qui réduit de 10 % la base imposable des pensions déclarées, demeure en place, au grand soulagement des retraités. La mesure profite comme chaque année d’une revalorisation indexée sur le barème de l’impôt sur le revenu, tandis que sa suppression avait été suggérée par des institutions influentes. Si la menace immédiate s’éloigne, la question de son avenir reste posée dans un contexte de finances publiques dégradées. Les retraités aux revenus intermédiaires seraient les premiers impactés en cas de réforme. Nous examinons cet abattement fiscal pour les retraités qui sera maintenu cette année.
Le dispositif fiscal reste en vigueur malgré les velléités de réforme
L’abattement forfaitaire de 10 %, appliqué aux pensions de retraite, a été introduit en 1978 dans un contexte où les retraités disposaient de peu de leviers pour minorer leurs revenus imposables.
Il ne vise pas à compenser des charges ou des frais professionnels, contrairement à la déduction équivalente dont bénéficient les salariés, mais à neutraliser partiellement des déséquilibres fiscaux structurels.
La proposition portée en 2023 par le Conseil d’orientation des retraites (COR) et le Medef visait à supprimer cet avantage pour accroître les recettes fiscales de l’État, à hauteur de 4 milliards d’euros par an.
Elle a été rejetée après opposition des syndicats et n’a pas été retenue dans la dernière loi de finances. L’abattement automatique pour les seniors est donc maintenu pour l’imposition des pensions perçues en 2024, avec une revalorisation de 1,8 %, conformément à l’évolution du barème progressif de l’impôt.
Des seuils revalorisés et un plafond fiscal ajusté en 2025
Comme chaque année, les seuils de l’abattement évoluent, à la fois dans leur minimum par personne et dans leur plafond par foyer.
Le calcul reste automatique : le fisc applique l’abattement sans intervention de l’usager, directement sur les montants indiqués dans la déclaration de revenus.
Voici les seuils applicables pour l’imposition des pensions de 2024 :
| Paramètre | Montant 2025 | Détail |
|---|---|---|
| Taux d’abattement | 10 % | Sur le montant brut déclaré des pensions |
| Minimum par pensionné | 442 € | Appliqué si 10 % des pensions est inférieur à ce seuil |
| Plafond par foyer fiscal | 4 321 € | Quel que soit le nombre de pensionnés du foyer |
| Seuil déclenchant l’application du plafond | 43 210 € | Au-delà, l’abattement est limité |
Exemple de calcul : un retraité ayant perçu 40 000 € obtient un abattement de 4 000 €, son conjoint recevant 4 000 € de pension bénéficie du minimum de 442 €.
Le total, soit 4 442 €, excède le plafond global du foyer, fixé à 4 321 € : seule cette somme sera déduite des revenus imposables.
Une mécanique qui avantage les foyers à fort taux d’imposition
L’abattement procure une économie proportionnelle au taux marginal d’imposition du foyer. Il s’avère donc plus intéressant pour les contribuables fortement fiscalisés, au détriment des retraités dont les revenus sont faibles ou modérés.
Deux exemples illustrent cette inégalité :
- Pour 40 000 € de pension et un taux de 30 %, l’économie d’impôt atteint 1 200 € pour un retraité seul
- Le même montant réparti sur un couple marié avec un taux à 11 % ne génère qu’un gain de 440 €
Le maintien n’exclut pas une remise en cause à moyen terme
Si la suppression pure et simple de l’abattement semble écartée à court terme, l’hypothèse d’une réduction ciblée du plafond reste sur la table. Une mesure de ce type permettrait de préserver les retraités modestes tout en accentuant la contribution des foyers plus aisés.
Voici un aperçu des effets d’un abaissement du plafond de 4 321 € à 3 000 € :
| Revenu annuel déclaré | Abattement actuel | Abattement après réduction du plafond | Différence fiscale (taux 30 %) |
|---|---|---|---|
| 30 000 € | 3 000 € | 3 000 € | 0 € |
| 40 000 € | 4 000 € | 3 000 € | 300 € |
| 43 210 € | 4 321 € | 3 000 € | 396 € |
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.