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C’est un avantage fiscal que des millions de retraités connaissent sans toujours en mesurer la portée. Inscrit depuis des décennies dans le Code général des impôts, l’abattement de 10 % sur les pensions pourrait bien disparaître. Le gouvernement envisage de mettre un terme à ce mécanisme jugé coûteux et inadapté aux réalités actuelles. Derrière cette réforme se dessine une hausse d’impôt pour une partie significative des seniors. À l’heure où le pouvoir d’achat est fragilisé par l’inflation et la hausse des dépenses de santé, la perspective inquiète. Nous étudions pour vous pourquoi l’abattement fiscal pourrait être supprimé et les conséquences pour les retraités.
Un pouvoir d’achat mis à mal par les hausses successives
Depuis 2021, la flambée des prix a profondément modifié l’équilibre financier des foyers retraités. Électricité, gaz, produits alimentaires, assurances santé : les hausses se sont enchaînées sans répit.
Dans le même temps, les pensions n’ont connu que des revalorisations modestes, souvent en décalage avec le coût réel de la vie.
Dans les zones rurales, les frais de transport et d’énergie pèsent particulièrement lourd. En milieu urbain, les loyers et charges de copropriété grèvent également les budgets.
Cette pression généralisée s’ajoute à un autre facteur structurel : les dépenses de santé, plus fréquentes et plus coûteuses avec l’âge, grignotent les marges de manœuvre des retraités.
Même si certaines aides sociales ciblées existent, elles restent conditionnées aux revenus et ne bénéficient pas à tous.
L’éventuelle suppression de l’abattement fiscal viendrait, dans ce contexte, alourdir une fiscalité déjà perçue comme pesante par une partie croissante des retraités.
En 2025, une mesure favorable aux seniors entre en vigueur : la hausse des plafonds de revenus permet à un plus grand nombre d’entre eux de profiter de l’abattement fiscal pour les retraités, allégeant ainsi leur imposition cette année.
Un allègement fiscal de plus en plus contesté
L’abattement de 10 % sur les pensions a été introduit à une époque où les retraités disposaient de faibles ressources et où l’absence de frais professionnels justifiait une compensation.
Aujourd’hui, le profil moyen du retraité a évolué et de nombreux foyers disposent de revenus immobiliers, d’épargnes diversifiées, voire de pensions cumulées issues de plusieurs régimes.
Bercy s’appuie sur cette transformation sociologique pour justifier un changement de doctrine. Selon une note interne, le caractère uniforme de l’abattement serait aujourd’hui inadapté aux disparités entre retraités.
Les estimations financières sont éloquentes : Bercy table sur une économie annuelle de 4 à 5 milliards d’euros en cas de suppression.
Voici un tableau reprenant la hausse de l’impôt selon la situation familiale :
Profil | Pension annuelle déclarée | Abattement actuel (10 %) | Revenu imposable après abattement | Hausse estimée de l’impôt (si abattement supprimé) |
---|---|---|---|---|
Retraité seul | 20 000 € | 2 000 € | 18 000 € | +150 € |
Couple avec pensions moyennes | 38 000 € | 3 800 € | 34 200 € | +750 € |
Couple avec pensions élevées | 60 000 € | 6 000 € | 54 000 € | +1 300 € |
Couple avec revenus annexes | 80 000 € | 8 000 € | 72 000 € | +2 100 € |
Des impacts différenciés selon les profils fiscaux
Le gouvernement envisagerait une suppression partielle ou étalée sur plusieurs années. Cette progressivité permettrait d’absorber l’impact budgétaire pour les foyers concernés, tout en préparant les esprits à une refonte plus globale de la fiscalité des pensions.
Les retraités non imposables, environ 40 % selon les chiffres de la DGFIP, resteraient à l’écart de cette réforme. Ce sont les classes moyennes et supérieures qui supporteraient l’essentiel de l’effort fiscal.
Dans cette configuration, la suppression de l’abattement pourrait entraîner des effets secondaires :
- Entrée dans l’imposition de foyers jusque-là non concernés
- Perte d’accès à certaines exonérations conditionnées au revenu fiscal de référence
- Impact sur la demi-part supplémentaire accordée dans certaines situations
- Répercussions potentielles sur les aides locales (CCAS, transports, logement social)
- Effet de seuil entraînant une désindexation partielle de prestations sociales
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.