Voir le sommaire :
Une affaire révélée en Rhénanie-du-Nord-Westphalie secoue actuellement l’opinion publique allemande. Une enseignante de biologie et de géographie, absente de son établissement depuis 2009 pour raisons médicales, a continué à percevoir l’intégralité de son salaire durant seize années consécutives. Le plus étonnant reste sa décision de contester en justice la demande de contrôle médical formulée par son employeur, un recours qui s’est retourné contre elle. Ce cas isolé met en lumière des défaillances de suivi administratif au sein du système éducatif allemand. Zoom sur cette histoire insolite.
Nos lecteurs ont adoré :
- Payée à ne rien faire grâce aux allocations ! Le témoignage choquant de cette femme enflamme internet
- Arrêts maladie faciles : pourquoi ce sera bientôt de l’histoire ancienne à partir de juin 2025?
- Prime activité (CAF et MSA) : qui peut toucher jusqu’à 1070 euros par mois ?
Une absence prolongée passée inaperçue
Recrutée en 2003 dans un lycée professionnel de Wesel, l’enseignante a été placée en arrêt maladie en août 2009, pour cause d’affection chronique et de troubles psychologiques. Depuis cette date, les certificats médicaux se sont enchaînés sans interruption.
En théorie, la réglementation prévoit qu’au-delà de trois mois, un médecin-expert examine l’authenticité et la continuité des arrêts. Dans ce cas précis, ce contrôle n’a jamais été mis en œuvre. Progressivement, son absence s’est diluée dans la routine administrative et ne suscitait plus de vérification particulière.
C’est seulement en 2024, à l’occasion d’un audit interne mené après un changement de direction, que l’irrégularité a été identifiée. L’ancien proviseur, nommé en 2015, a lui-même reconnu qu’il ignorait l’existence de cette salariée dans ses effectifs.
Une rémunération inchangée pendant seize ans
Durant toute cette période, l’enseignante a continué à toucher son salaire intégral, soit entre 5 000 et 6 000 euros par mois. Sur seize ans, les montants versés atteignent plusieurs centaines de milliers d’euros, sans aucune activité exercée dans l’établissement.
Cela nous rappelle l’histoire surprenante de l’ancien agriculteur qui a gagné 1 million d’euros en vendant du bois de chauffage non déclaré et en touchant le chômage.
| Période | Statut | Rémunération mensuelle estimée | Rémunération totale sur la période |
|---|---|---|---|
| 2009 – 2015 | Arrêt maladie renouvelé | 5 000 € | ≈ 360 000 € |
| 2015 – 2020 | Arrêt maladie prolongé | 5 500 € | ≈ 330 000 € |
| 2020 – 2024 | Toujours en arrêt | 6 000 € | ≈ 288 000 € |
| Total 2009 – 2024 | Absence complète | — | ≈ 978 000 € |
Un conflit ouvert avec son employeur
Face à la découverte de cette anomalie, le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a exigé que l’enseignante se soumette à une expertise médicale. Cette dernière a refusé et choisi d’engager une procédure judiciaire contre son administration, espérant échapper à cette convocation.
Ses recours ont été rejetés successivement par les tribunaux compétents. La visite médicale aura donc bien lieu, même si les chances de réclamer un remboursement des salaires paraissent minces. Les preuves de fraude éventuelle, si elles existent, sont difficiles à établir sur une si longue période.
Un rebondissement inattendu : l’ombre d’un second métier
Ces derniers jours, les enquêteurs ont découvert que la professeure pourrait avoir mené une activité parallèle. Son nom est associé en ligne à un cabinet de naturopathie, ce qui laisse penser qu’elle aurait exercé en tant que praticienne alors qu’elle était officiellement incapable d’enseigner.
Si cette hypothèse venait à être confirmée, la contradiction entre son incapacité déclarée et une activité professionnelle menée en parallèle fragiliserait considérablement sa défense.
La ministre de l’Éducation de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Dorothee Feller, a reconnu auprès du quotidien Bild qu’elle n’avait jamais été confrontée à une situation comparable.
Un cas qui soulève des interrogations
Même s’il s’agit d’un épisode isolé, l’affaire souligne les failles d’un système de contrôle interne où certaines procédures semblent avoir été négligées pendant de nombreuses années. Pour l’opinion publique, l’idée qu’une salariée ait pu rester invisible dans les effectifs tout en percevant son traitement suscite une vive incompréhension.
Les autorités régionales s’attendent à ce que ce dossier provoque un réexamen des pratiques de suivi des arrêts maladie, tant pour des raisons budgétaires que pour préserver la confiance dans les institutions publiques.
Maman d’une petite fille, j’écris sur des sujets liés à la grande distribution, la finance, l’économie et l’investissement.