Le « congé malheur » de 10 jours : a-t-il une chance d’arriver dans les entreprises Françaises?

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Le congé malheur va-t-il arriver en France?

Alors que la rentrée 2024 est enfin arrivée, alors que de nombreux salariés appréhendent le retour au travail, une initiative chinoise suscite l’intérêt et soulève des questions sur son applicabilité en France. En Chine, un employeur a instauré un « congé malheur » permettant à ses employés de s’absenter jusqu’à dix jours par an, sans justification, en cas de baisse de moral. Cette idée, révolutionnaire dans un pays où les conditions de travail sont souvent rigides, invite à s’interroger : un tel dispositif pourrait-il voir le jour en France, où le droit du travail est réputé pour sa protection des salariés ?

Innovation ou un coup médiatique ?

L’idée de ce congé sans justification fait débat et en Chine, un pays où les droits des salariés sont souvent considérés comme limités, cette proposition du chef d’entreprise des supermarchés Pang Dong Lai semble presque paradoxale.

Yu Donglai, le patron à l’origine de cette initiative, souhaite offrir à ses employés la possibilité de prendre des jours de congés sans justification lorsqu’ils se sentent submergés.

Cette liberté, rare dans un contexte de travail rigide, a été qualifiée par certains experts comme un simple « coup médiatique« , visant à redorer l’image de l’entreprise.
En France, où le cadre légal est très différent, une telle mesure pourrait-elle être mise en place, ou s’agit-il d’une utopie ?

Dans tous les cas, pour optimiser ses jours de congés en 2025, sachez qu’en posant 25 jours, vous pourrez obtenir 57 jours de vacances.

Cadre légal en France pour un congé

En France, le Code du travail ne prévoit pas de congé similaire au « congé malheur » car lorsqu’un salarié ne se sent pas en état de travailler, il doit obligatoirement consulter un médecin.

C’est ce dernier qui, après évaluation, peut délivrer un arrêt de travail dont la durée dépend de la gravité du problème de santé, qu’il soit mental ou physique. L’absence de faits objectifs et de diagnostic médical rend impossible la prise de congés pour des raisons purement émotionnelles ou psychologiques.

La notion de « congé malheur » reste donc étrangère au droit français, qui privilégie des démarches plus formelles et encadrées pour justifier une absence au travail.

Options possibles en cas de mal-être en France

Malgré l’absence d’un cadre légal pour un congé de ce type, il existe des alternatives pour les salariés en difficulté.
En France, l’employeur a la possibilité de faire preuve de flexibilité et de bienveillance envers ses employés.

Si un salarié se trouve dans l’incapacité de travailler en raison de son état émotionnel ou psychologique, il peut :

  • Discuter directement avec sa hiérarchie pour trouver une solution adaptée
  • Utiliser ses jours de congé payés ou ses RTT, avec l’accord de l’employeur
  • Envisager une réorganisation temporaire de son emploi du temps pour alléger la pression

Le dialogue entre l’employé et l’employeur est indispensable pour trouver des aménagements permettant de surmonter les moments difficiles sans recourir à un dispositif légal spécifique.

Certaines entreprises françaises, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays, ont d’ailleurs déjà pris des mesures pour améliorer le bien-être de leurs salariés, avant même qu’un cadre légal n’existe.

On peut citer les initiatives liées au télétravail ou aux congés menstruels, qui, bien qu’inexistants dans la législation au départ, ont progressivement été intégrés dans certaines conventions d’entreprise.