Indexation des pensions retraites : est-ce une bonne nouvelle? L’opposition des économistes face à cette réforme

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Les conséquences de l'indexation des retraites

Face à l’inflation croissante, les retraités peinent parfois à boucler leur budget mensuel. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé de revaloriser la retraite de base de 5,3% à partir de février 2024. Toutefois, cette réforme est loin de faire l’unanimité, notamment auprès des économistes qui ne partagent pas cette vision. Au fil de cet article, nous explorerons les tenants et les aboutissants de cette réforme, les raisons de l’opposition des économistes et les conséquences financières de cette décision sur les actifs.

Décryptage de la réforme des retraites

Pour mieux comprendre la réforme des retraites, il est nécessaire de prendre en compte les différents aspects qui la composent.
La retraite de base, réévaluée chaque année en fonction de l’inflation, connaîtra donc une augmentation de 5,3% en 2024.

Cette mesure vise principalement à renforcer le pouvoir d’achat des retraités français, tout en améliorant leur protection face à la hausse des prix. Les anciens salariés du privé, ex-artisans, ex-commerçants et agriculteurs seront concernés par cette revalorisation.

Il est important de rappeler que cette hausse des retraites pour les personnes éligibles effet à partir du 9 février 2024 et ne s’appliquera qu’à la pension du mois de janvier, versée en février. Les retraites complémentaires, quant à elles, bénéficieront également d’une augmentation de 4,9% pour les anciens salariés du privé.

Les économistes face à une réforme controversée

Les économistes critiquent cette réforme pour plusieurs raisons, tout d’abord, ils estiment que cette mesure creuse l’écart de richesse entre les retraités et les actifs. Certains retraités disposent déjà d’un taux d’épargne conséquent, tandis que les jeunes actifs doivent supporter le coût de cette réforme à travers leurs cotisations ou leurs dettes.

La hausse des salaires des actifs ne suit pas le même rythme que celle des retraites : selon la Banque de France, la progression de la rémunération par tête serait de 4,1% en 2024.

Les économistes mettent en avant le fait que cette réforme favorise les retraités au détriment des actifs, qui devront financer cette mesure. Cette situation soulève des problèmes d’équité entre les générations et peut contribuer à accentuer les tensions sociales.

Conséquences financières : un manque à gagner pour l’État

La revalorisation des retraites représente un coût important pour l’État, estimé aux alentours de 14 milliards d’euros pour le régime de base en 2024.
Ce montant considérable pourrait être alloué à d’autres investissements, notamment en faveur des jeunes, du capital humain et des actifs. Le gouvernement doit par ailleurs réduire le déficit public, passant de 4,9% du PIB à 4,4%, un objectif rendu d’autant plus difficile dans un contexte économique ralenti.

Face à ces enjeux, certains économistes préconisent de désindexer les retraites et de privilégier :

  • la valeur travail
  • les salaires
  • les jeunes

Avec un point de sous-indexation, le coût de la mesure aurait été réduit à 2,7 milliards d’euros, sans que cela ne soit injustifié d’un point de vue social ou économique. Il convient de rappeler que le niveau de vie des retraités est globalement supérieur à celui du reste de la population, ce qui ne remet pas en cause la nécessité d’apporter une aide aux petites retraites.