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Le mécanisme de majoration de pension accordé aux parents de trois enfants ou plus est remis en question. Un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publié en 2025, révèle que ce dispositif, censé compenser les conséquences de la parentalité sur les carrières, accentue les écarts de pension entre hommes et femmes. En cause : une application uniforme qui profite davantage aux pères, en raison de leurs retraites plus élevées. Cette situation relance le débat sur l’iniquité d’un système qui prétend rétablir une forme d’équilibre. Plusieurs pistes d’ajustement sont désormais à l’étude afin de rendre les pensions de retraite équitables pour les femmes.
Une allocation fixe, quel que soit le niveau de pension
La première option propose une majoration forfaitaire mensuelle de 150 euros versée à chaque parent, indépendamment du montant de sa pension.
Ce mode de calcul rompt avec l’actuel pourcentage appliqué à la retraite de base, qui favorise mécaniquement les pensions les plus élevées.
Cette réforme aurait les effets suivants :
- 60 % des bénéficiaires seraient des femmes
- la pension moyenne des femmes progresserait de 0,3 %, celle des hommes reculerait d’autant
- le rapport entre pensions féminines et masculines passerait de 84,9 % à 85,5 %
L’effet redistributif serait limité, mais cette solution présente l’avantage d’être simple à mette en œuvre.
Les dates de versement des pensions du mois de juin vont être décalées selon la caisse pour pallier le jour férié du 9 juin.
Une majoration réservée aux mères, dès le premier enfant
La deuxième piste introduit une majoration progressive appliquée uniquement aux mères :
- 3 % pour un enfant
- 6 % pour deux
- 13 % pour trois ou plus
Ce barème, fondé sur la réalité carrières féminines interrompues ou ralenties, entraînerait un rééquilibrage net en faveur des femmes nées en 1978, dont les pensions augmenteraient en moyenne de 3,3 %.
Les pensions masculines, dans cette même génération, diminueraient dans les mêmes proportions.
En revanche, cette solution n’aurait qu’un impact marginal sur les disparités socio-économiques. L’écart entre les pensions des 20 % les plus aisés et des 20 % les plus modestes ne passerait que de 8 à 7,8.
Une majoration croissante exclusivement pour les mères
La dernière option combinée retient une logique de forfait croissant réservé aux mères :
- 40 euros par mois pour un enfant
- 80 euros pour deux
- 160 euros pour trois ou plus.
Ce dispositif se distingue par ses effets significatifs, notamment pour les femmes de la génération 1978, dont 81,6 % bénéficieraient d’un gain supérieur à 1 % de pension.
Le gain moyen à 68 ans atteindrait 3,9 %, tandis que les hommes subiraient une baisse de 3 % :
Nombre d’enfants | Part des femmes gagnant au moins +1 % | Gain moyen pour les femmes (à 68 ans) | Variation moyenne pour les hommes |
---|---|---|---|
1 ou plus | 81,6 % | +3,9 % | -3 % |
Ce scénario, le plus avantageux pour les mères, entraîne une charge budgétaire notable, ce qui pourrait freiner son adoption.
Dans un contexte de pression financière sur les régimes de retraite, sa mise en œuvre dépendra d’arbitrages politiques et financiers.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.