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L’allocation journalière d’accompagnement des personnes en fin de vie, ou AJAP, est un dispositif instauré par l’État pour permettre aux proches de consacrer du temps à une personne en fin de vie sans subir une perte de revenus. Face à une situation particulièrement délicate, l’AJAP offre aux aidants la possibilité de réduire ou de suspendre temporairement leur activité professionnelle pour accompagner un proche atteint d’une affection grave et incurable. Ce dispositif, accessible sous certaines conditions, se destine à ceux qui souhaitent accompagner un proche en soins palliatifs, que ce soit à son domicile, chez l’accompagnant, ou dans un établissement d’hébergement spécialisé (EHPAD).
L’AJAP : une allocation spécifique pour les aidants en fin de vie
L’AJAP est un soutien financier versé aux personnes choisissant d’accompagner un proche dans les derniers moments de sa vie, dans un cadre non-médicalisé.
Elle est octroyée sous réserve que le malade soit en phase avancée ou terminale d’une maladie grave et incurable, nécessitant des soins palliatifs.
Cette aide vise ainsi à alléger les contraintes financières des accompagnants et à garantir qu’ils puissent demeurer auprès de leur proche dans un environnement familier.
Les personnes éligibles
L’éligibilité à l’AJAP varie en fonction du statut professionnel de l’aidant, permettant une souplesse d’accès pour répondre aux situations diverses des aidants :
- Pour les salariés : un salarié peut demander l’AJAP s’il prend un congé de solidarité familiale, une absence autorisée pour accompagner un proche en fin de vie. Ce congé peut être total ou partiel, offrant ainsi une flexibilité adaptée aux besoins d’accompagnement.
- Pour les travailleurs indépendants : les non-salariés peuvent également bénéficier de l’AJAP dès lors qu’ils interrompent ou réduisent leur activité pour assister un proche en soins palliatifs. Cela leur permet de concilier accompagnement et activité professionnelle allégée.
- Pour les demandeurs d’emploi : l’AJAP est également accessible aux demandeurs d’emploi sous certaines conditions précises. Le demandeur doit être un proche de la personne accompagnée (ascendant, descendant, frère, sœur ou personne de confiance) et partager le même domicile que cette personne. Pendant la durée de l’AJAP, cette allocation remplace les indemnités de chômage.
Montant et durée de l’AJAP
Le montant de l’AJAP est fixe, quelle que soit la situation de l’aidant, et peut être ajusté en fonction du temps d’accompagnement.
La durée de versement est, elle aussi, définie en fonction du rythme d’accompagnement :
| Mode d’accompagnement | Montant journalier | Durée de versement |
|---|---|---|
| Accompagnement à temps plein | 56,33 € | Jusqu’à 21 jours (ouvrables ou non) |
| Accompagnement à temps partiel | 28,17 € | Jusqu’à 42 jours |
Le versement de l’AJAP cesse dès le lendemain du décès de la personne accompagnée. Il est également possible de partager cette allocation entre plusieurs aidants du même proche, permettant une répartition flexible des jours indemnisés.
Démarches pour obtenir l’aide
Pour faire une demande d’AJAP, il est nécessaire d’envoyer le dossier complet au Centre national des demandes d’allocations (CNAJAP).
Les documents requis diffèrent selon le nombre d’accompagnants impliqués :
- Pour un seul accompagnant : le dossier doit inclure une attestation de l’employeur confirmant que le salarié bénéficie d’un congé de solidarité familiale (ou d’une période d’activité à temps partiel) ainsi que le formulaire Cerfa n°1455501
- Pour plusieurs accompagnants : en plus des documents ci-dessus, une lettre libre précisant l’identité des autres demandeurs, leur numéro de Sécurité sociale, ainsi que la répartition des jours d’allocation souhaités doit être ajoutée
En cas de silence du CNAJAP dans les sept jours suivant la réception de la demande, cela signifie que le dossier est accepté. Il est conseillé d’envoyer la demande en courrier recommandé avec accusé de réception, afin de conserver une preuve de la date de dépôt.