La proposition d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, d’interrompre la réforme des retraites suscite des débats intenses. Contrairement à une abrogation complète, l’idée consiste à figer le système actuel tout en ouvrant une réflexion sur le financement. Si cette initiative pourrait offrir un répit à de nombreux futurs retraités, elle s’accompagne d’un coût non négligeable pour les finances publiques. Entre compromis politique et enjeux économiques, cette mesure mérite une analyse approfondie. Depuis son entrée en vigueur le 1er septembre 2023, la réforme prévoit un relèvement progressif de l’âge légal de départ ainsi qu’une augmentation des trimestres requis pour une retraite à taux plein. Un gel maintiendrait la situation de 2024, avec un âge légal fixé à 62 ans et demi et un nombre de 169 trimestres nécessaires pour obtenir une pension sans décote. Nous faisons le point si le gel de la réforme des retraites s’il était mis en place en France.
Quels retraités seraient concernés par le gel ?
Le gel bénéficierait principalement aux personnes nées après 1963, qui verraient leur âge de départ à la retraite avancé par rapport aux dispositions actuelles.
Pour ces générations, les modifications apportées par la réforme de 2023 seraient partiellement annulées, réduisant à la fois leur durée de cotisation et l’âge minimal pour accéder à leur pension.
Pour illustrer cet impact, prenons l’exemple d’une personne née en janvier 1963. Selon la réforme actuelle, elle ne pourrait partir qu’en octobre 2025 après avoir cotisé 42 ans et 6 mois.
Avec un gel, elle pourrait partir dès juillet 2025, avec une cotisation réduite à 42 ans et 3 mois. Cette avancée s’appliquerait également aux générations suivantes, comme celles nées en 1964 ou 1965, qui gagneraient respectivement entre 6 et 18 mois sur leur départ à la retraite :
- Les générations nées en 1963 et 1964 verraient leur départ anticipé de plusieurs mois
- Les personnes nées en 1968, prévues pour un départ en 2032 avec la réforme, pourraient partir dès 2030
En revanche, les générations déjà concernées par les conditions en vigueur (comme celles nées en 1962) ne verraient aucun changement dans leur situation.
Sachez que certains métiers permettent de partir plus tôt à la retraite comme les chauffeurs routiers, les pompiers ou encore les personnels soignants.
Quelles implications pour les finances publiques ?
Sur le plan budgétaire, le coût d’un gel de la réforme est estimé à environ 13 milliards d’euros, selon les projections de Bercy.
Ce chiffre repose sur la diminution des économies attendues grâce à la réforme initiale. Celle-ci devait générer 17,7 milliards d’euros à l’horizon 2030, grâce à un allongement de la durée d’activité et à une hausse des cotisations sociales.
Avec un gel, non seulement ces économies seraient réduites, mais le déséquilibre du système de retraites risquerait de s’aggraver.
Un économiste spécialisé précise que cette mesure entraînerait une baisse des recettes fiscales et sociales, en raison d’une diminution du nombre d’actifs.
L’impact serait particulièrement visible à l’horizon 2030, où l’on comptait sur l’ajout de 450 000 actifs grâce à la réforme. Avec un gel, ce chiffre pourrait être réduit de moitié.
Voici un tableau détaillant les principales différences entre la réforme actuelle et le gel proposé :
Indicateur | Réforme actuelle | Avec gel |
---|---|---|
Âge légal de départ | 64 ans | 62 ans et demi |
Durée de cotisation | 43 ans (172 trimestres) | 42 ans et 3 mois (169 trimestres) |
Économies prévues | 20 milliards d’euros | Environ 5 milliards d’euros |
Manque à gagner estimé | – | 15 milliards d’euros |
Nombre d’actifs supplémentaires | 450 000 | Moins de 200 000 |
Entre les avantages pour les futurs retraités et les risques budgétaires qu’il impose, le gel de la réforme des retraites divise. Si cette proposition venait à se concrétiser, elle marquerait un tournant majeur dans l’équilibre financier du système des retraites français.
Quand j’ai intégré ce média, je publiais sur des sujets principalement liés à la grande distribution, aux Soldes ou encore aux Black-Friday. Désormais je rédige des actualités en lien avec les aides de l’état, l’energie, les allocations etc.